Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller un matin, et de ne plus savoir qui vous êtes, ni même ce que vous faite dans cet endroit qui vous est inconnu ? Sans mal de crâne ni bosse sur la tête, sans vêtements déchirés ou même pieds et poings liés non. Juste un simple changement, comme si celui que vous pensiez être n'était en fait qu'un rêve un peu trop réel, un peu trop crédible pour n'avoir été qu'un simple cheminement de pensées réalisées par votre cerveau durant votre sommeil. Cela paraît impossible n'est-ce pas ? De rêver sa vie, et de cauchemarder sa réalité. Et en effet ça l'est, même si j'en ai douté quelques instants, même si ça me paraissait impossible que cela ne soit pas possible justement, il a fallut que je me rende à l'évidence. J'aurai préféré que cela n'ai été qu'un rêve, qu'un simple cheminement de pensées reliées les unes aux autres pour ne former qu'un seul et même conte, car cela aurait voulu dire que j'avais toujours été comme ça, et que peut-être la folie m'avait emporté. Et j'aurai préféré devenir fou, cela aurait certainement pu me tuer, ça oui. Mais maintenant que je sais ce que je suis, et que je sais que je ne suis pas fou, je sais aussi que rien ne pourra plus jamais me tuer. Qu'y a t-il de plus terrible, être heureux mais fou, ou lucide et en pleine possession de ses moyens physiques comme intellectuels mais complètement dépressif et plus que malheureux ?

Mais vous vous demandez certainement de quoi je parle depuis tout à l'heure. Vous vous demandez comment on peut en arriver à réfléchir à ce genre de chose, n'est-ce pas ? C'est pourtant simple, du moins si vous êtes ouvert d'esprit, il vous sera aisé de comprendre mon histoire. Laissez tomber la science et la logique, faites s'écrouler les barrières qui régissent votre esprit et le rendent si étroit. Asseyez-vous, fermez les yeux, écoutez-moi, et imaginez vous la scène dans votre esprit après avoir prit le temps de l'agrandir un peu.

C'était il y a presque mille cinq cent ans, sous le règne du roi Arthur. À cette époque, nous n'avions nul besoin de demander aux gens d'être ouverts d'esprit, car la magie était monnaie courante, que ce soit au château ou dans la ville basse, tout le royaume croyait dur comme fer aux sorcières, aux druides et autres personnes douées de pouvoirs surnaturels, ainsi qu'aux créatures, qu'elles soient mythologiques ou démoniaques. [...]